jeudi 15 janvier 2015

Je suis Charlie.


Cabu, Charb, Wolinski et les autres s'etaient levé du bon pied ce matin là. Les informations étaient positives, l'équipe de bonne humeur. Ils ne savaient pas que quelques instants après avoir débuté une journée totalement normal, ils se feraient tuer, parce que certains n'ont pas ris devant leurs dessins ou leurs articles. En mettant de côté toutes revendications, religions, convictions et récupérations politiques évoquées, le geste est violent, acerbe, vicérale. Ils voulaient tuer Charlie en s'attaquant à son coeur, en détruisant les cellules qui faisaient vivre le journal depuis des années. Ils voulaient tuer la création, la liberté de s'exprimer, d'écrire, de penser. Dans certains pays, on casse les mains des dessinateurs pour les empêcher d'exercer, ce qui est tout aussi barbare. Ils voulaient faire taire des hommes et des femmes bons et drôles  qui plaisantaient sur le monde en dénonçant son absurdité, sa connerie parfois. On la voit bien maintenant, l'absurdité, et la haine surtout.

Pourtant, ils ont échoués. Eux qui voulaient assassiner Charlie l'ont fait renaître de ses cendres instantanément. En ayant voulu museler la liberté d'expression, ils l'ont faite exploser. Les réactions ne cessent de croitre et de condamner cet acte immonde. Les journalistes et dessinateurs du monde entier libèrent leurs paroles et crient à leur tour leur haine, avec un humour mêle d'amertume et de noirceur. Les anonymes, citoyens du monde avant tout, ajoutent des pierres à l'édifice. Aujourd'hui et demain, nous sommes et nous resterons Charlie.